citoyenneté active
Nous travaillons autour de deux grandes thématiques au sein desquelles les groupes que nous accompagnons développent leurs projets. Par ailleurs, nous proposons des activités qui participent à éveiller l’esprit critique et suscitent une réflexion en complément des projets citoyens.
- « la société de consommation» où nous abordons les enjeux de l’alimentation, des déchets, des pièges à la consommation, de l’épuisement des ressources et du droit de tous à vivre dans un environnement sain.
- « la société de compétition» où nous questionnons les enjeux liés à la démocratie (comment permettre à tous de participer aux décisions de notre société), au système scolaire (sortir de la compétition pour plus de coopération dès l’enfance), aux entreprises et aux associations mais aussi aux luttes.
EXPOSITION : NOURRIR ET VIVRE – RÉCITS AGRICOLES DE BELGIQUE
RENCONTRE : OCCUPER LE TERRAIN POUR MANGER DEMAIN ?
AUTOUR DU LIVRE : REPRENDRE LA TERRE AUX MACHINES
QUI MANGERA QUOI DEMAIN? QUI PRODUIRA QUOI?
« La compétition une pure folie! L’idée selon laquelle, dans chaque secteur, dans chaque discipline, il faut qu’il y ait un premier, un deuxième et un troisième est une aberration. La compétition, c’est la volonté d’être meilleur qu’autrui, de le dépasser. Quitte à tout faire pour le détruire. » Albert Jacquart
Nous baignons depuis tous petits, dans une culture de concurrence, du « plus fort », de l’exclusion de l’autre et de notre environnement. Partout, on classe, on sépare (physiquement ou virtuellement), on catégorise, on simplifie, on évalue, on juge, on oppose, on met en compétition, … Tout cela au service d’un système qui prône la productivité, la performance et n’enrichit que quelques-uns au détriment de milliards d’autres et du vivant.
Comprendre et questionner ce système, le dénoncer et trouver des alternatives est au coeur de notre travail d’éducation permanente que nous menons avec les citoyens. Et cela, de différentes manières.
Questionner les modes de gouvernance dans les groupes et la société
Mu par l’envie d’agir rapidement, de mettre en place des actions concrètes, certains de nos groupes sont prompts à remettre en place des systèmes de décisions, de travail qui sont inégalitaires et laissent de côté certaines personnes. Comment dès lors ne pas reproduire au sein des groupes que nous accompagnons les mêmes mécanismes que nous dénonçons par ailleurs ?
Cette question essentielle nous amène à interroger nos groupes sur leur propre fonctionnement. A l’occasion de conférences, de ciné-débats ou de temps de réflexion, nous interrogeons les nouveaux modèles socio-économiques et mode de gouvernance développés ou proposés dans une optique de changement de société.
Questionner nos luttes
Le philosophe Mohamed Taleb nous explique qu’avec la « modernité capitaliste », notre rapport à l’environnement s’est « désenchanté » et est devenu utilitaire, marchand, prosaïque. Seules sont reconnues comme vraies aujourd’hui, les approches qui prouvent, expliquent, conceptualisent, quantifient, chosifient. Or, nos luttes d’aujourd’hui ont du mal à sortir de cette même logique. Nous constatons par exemple que nous recommençons sans cesse à zéro (en quelques années à peine, il y a eu les mouvements contre le nucléaire, Porto Alegre, les forums sociaux, maintenant la Transition…). Sans mémoire, la transition et les luttes écologiques actuelles risquent tout simplement d’être captées par le capitalisme, par le système marchand qui va trouver là, un moyen de se redéployer et de réaliser de nouveaux profits. Donner une mémoire à l’alternative c’est replonger dans les courants de pensée qui n’ont pas participé au désenchantement du monde et réhabiliter cet héritage de résistance, de rébellion, de lutte. C’est ce qui va donner une profondeur à nos combats écologiques.
Il nous exhorte donc à retisser dans nos luttes et au quotidien du lien avec la nature, le rêve, l’art, la magie, le mythe parce qu’il y voit une des seules manières de s’opposer radicalement au capitalisme et à l’exploitation de nos ressources naturelles.
Questionner la violence du système social et particulièrement du système scolaire
La problématique du système éducatif a été traitée par les citoyennes engagées dans le collectif Kangou café par le biais d’un cycle de conférences (L’école, tremplin pour la société de demain), d’un docu-débat (Une idée folle) et d’un cycle d’ateliers sur la coopération à l’attention des enseignants et éducateurs.
Le droit d’accès de tous à une alimentation de qualité
Pouvoir accéder à une nourriture saine, locale, qui rémunère correctement ceux qui la produisent et la distribue et respecte le vivant…un enjeu qui aujourd’hui est encore loin de trouver une réponse pour toutes et tous.
Cet enjeu est au cœur des actions de Nature Attitude depuis de nombreuses années que ce soit en terme de réflexion ou d’actions concrètes : accompagnement de groupements d’achat commun, mise en place du Marché fermier avec les citoyens du Terroir pour Tous, formation et cycles de réflexion autour du pain, participation au festival Alimen’Terre.
Toutes ces actions questionnent à chaque fois le droit d’accéder à une alimentation plus saine, plus locale, plus durable pour TOUS.
Développer et questionner les alternatives
Nous pensons qu’imaginer et créer l’alternative, c’est résister, oser et innover. C’est pourquoi, nous accompagnons les citoyens à développer des alternatives comme autant d’expérimentations de nouveaux modes de vivre ensemble : les GACs (Groupes d’Achat Commun) pour repenser notre rapport à la commercialisation des produits alimentaires en circuit court, les Repair café comme lieux de réparation et de conscientisation de l’obsolescence programmée, les jardins partagés comme lieux de convivialité mais aussi et surtout comme espace de réappropriation de savoirs et savoir-faire, comme espaces de gouvernance partagée…
Il nous semble par ailleurs indispensable de questionner sans cesse avec les groupes ces mêmes alternatives et “ nouvelles solutions” présentées comme miracleuses alors qu’elles ne proposent qu’une touche de “vert” sur des mécanismes qui ne changent pas. Que se cache-t-il vraiment derrière des concepts tels que l’économie circulaire, les énergies vertes, le zéro déchet, la Transition, etc. Que proposent-ils en terme d’inclusion et de réduction des inégalités ? Comment permettent-ils à tous d’être acteurs et décideurs ? Comment remettent-ils en cause les mécanismes d’appropriation, d’accumulation, de compétition qui sont à la base des systèmes que nous dénonçons ? Autant de questions que nous abordons avec les groupes ou lors de conférences, ateliers, animations et formations.
Les déchets et le droit à la réparation
Notre société d’hyper-consommation produit depuis des décennies des quantités astronomiques de déchets dont la majorité finissent enfouis, incinérés ou au fond de nos océans. Depuis quelques temps, la prise de conscience se marque dans nos pays par une vague “zéro déchet” qui propose un changement dans nos modes de consommation. Ce mouvement reste toutefois peu accessible et ne pointe pas ou peu l’ensemble des responsabilités et le système et les mécanismes qui se cachent derrière la production de déchets : obsolescence programmée, course au profit, à la productivité, accélération des rythmes de vie, etc.
Nous travaillons cet enjeu avec divers groupes citoyens : mise en place d’un Repair café et d’une donnerie sur Habay, …